jeudi 22 octobre 2020

Le fanatisme

Écrit il y a 260 ans ,  toujours tellement vrai :)

"Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. […] Le plus détestable exemple de  est celui des bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélemy, leurs concitoyens qui n'allaient point à la messe.
    Il y a des fanatiques de sang-froid: ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n'ont d'autre crime que de ne pas penser comme eux; et ces juges-là sont d'autant plus coupables, d'autant plus dignes de l'exécration du genre humain que, n'étant pas dans un accès de fureur, comme les Clément, les Châtel, les Ravaillac, les Damiens, il semble qu'ils pourraient écouter la raison. Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. […] Il n'y a d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car, dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir, et attendre que l'air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent pas contre la peste des âmes; la religion, loin d'être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. […] Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage; c'est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l'esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu'ils doivent entendre.
    Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ? Ce sont d'ordinaire les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains. Ils ressemblent à ce Vieux de la Montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur nommerait. Il n'y a eu qu'une seule religion dans le monde qui n'ait pas été souillée par le fanatisme, c'est celle des lettrés de la Chine. Les sectes des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles en étaient le remède: car l'effet de la philosophie est de rendre l'âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité. Si notre sainte religion a été si souvent corrompue par cette fureur infernale, c'est à la folie des hommes qu'il faut s'en prendre."

Voltaire, Article "fanatisme", Dictionnaire philosophique, 1764

🏴 Rennes

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Pour toi Samuel,
L'Homme,
L'Enseignant,
Le Français. 
Vive la liberté d'expression. 💪

Les certificats d'isolement

Bonjour à tous,

Une petite question concernant les certificats d'isolement, les ASA etc...

Je suis très à risque et ai été placée en isolement l'année scolaire dernière peu de temps après la reprise dans mon lycée (j'ai d'abord du faire cours aux bts). J'ai bien sûr continué à faire cours en distanciel (jusqu'à mi-juillet d'ailleurs) pendant que certains de mes collègues se rendaient au lycée de 0 à  1 fois par semaine.

J'ai repris normalement en septembre mais il y a eu plusieurs cas dans mes classes qui m'ont été cachés (sciemment ? je vous avoue que je ne sais pas...) !
J'ai vu que la liste des personnes à risque avait été modifiée et ma question est donc la suivante : 
- si mon lycée ne peut instaurer du télé-travail me concernant et me place en ASA (la plus forte probabilité), vais-je perdre une partie de mon salaire au bout d'un certain temps (comme c'est le cas pour les arrêts maladie) ? Si oui, mon isolement de l'an dernier compte-t-il dans ce calcul ? Je n'ai jamais été en arrêt longue durée, malgré mes importants problèmes de santé, mais mon médecin me dit que c'est vraiment risqué là ! Dans ce cas, aurais-je un remplaçant ?
- si mon lycée me propose du télé-travail (avec des horaires différents probablement), cela est-il considéré comme un travail classique et donc avec une rémunération classique ? Je toucherais alors le même salaire qu'actuellement ?
Merci pour vos éclairages... je suis perdue !

ATTENTION ARNAQUE !

Piqué chez les SR 
“DROIT" DE RETRAIT: ATTENTION ARNAQUE !

Le B.A-BA pour tout militant ou organisation syndicale est d'informer honnêtement les collègues sur les moyens d'action dont il dispose réellement, et leurs conséquences.

A ce jour, la plupart des organisations syndicales affirment que le "droit de retrait" serait une option utilisable par les collègues opposés à la réouverture des établissements scolaires le 11 mai. Certains allant jusqu'à prétendre qu'il pourrait être invoqué en masse par les enseignants - alors même qu'il s'agit d'un "droit" très théorique, rarement reconnu déjà en temps normal, le plus souvent refusé lorsqu'il est employé collectivement, car il est individuel et circonstancié.

Dès le mois de mars, Dussopt et Blanquer ont pris les devants et veillé à ce que toute invocation du droit de retrait soit examinée avec la plus grande attention par la hiérarchie, et débouche si possible sur des sanctions.

Sur commande du gouvernement, une note de la Direction Générale de l'Administration et de la Fonction Publique (DGAFP) intitulée "Covid 19: droit de retrait dans la Fonction Publique" était produite en date du 31 mars.

Cette note stipule notamment : « Pour les agents en contact régulier et étroit avec le public ou avec une communauté, l'exercice du droit de retrait se fondant sur l'exposition au virus ne peut donc trouver à s'exercer que de manière tout-à-fait exceptionnelle, les conditions de danger grave et imminent n'étant en principe pas réunies. »

« Par contre, en cas d'usage abusif du droit de retrait il est possible de procéder à une retenue sur traitement pour service non fait. Une sanction disciplinaire peut également être prononcée pour un comportement contraire à l'obligation d'obéissance ou pour absence injustifiée. »

Dans l'éducation nationale, les recteurs, DASEN, inspecteurs sont prêts.

Le "droit" de retrait est un droit individuel qui expose chaque fonctionnaire qui l'invoque. Il repose sur des éléments précis, locaux, circonstanciés.

On peut jouer aux dés avec la carrière et l'emploi des collègues. Prétendre avoir le droit de son côté. Affirmer qu'un recours en TA est possible. Une procédure individuelle prend 18 mois en théorie, souvent davantage en réalité. Les collègues qui invoqueront leur "droit" de retrait auront entretemps subi toutes les avanies commanditées par le gouvernement.

Chacun est à même de le mesurer. 

Comment expliquer, alors, que le cadre donné par la DGAFP ne soit pas porté à la connaissance des enseignants?

• affirmer "nous soutenons les collègues invoquant le droit de retrait" permet à un syndicat de se dédouaner de ses responsabilités de défense collective, et de poursuivre tranquillement le "dialogue" avec le gouvernement. Traduit de la langue de bois, cela signifie "démerde-toi" accompagné d'une tape sur l'épaule.

• dire à un collègue "tu peux invoquer ton droit de retrait" c'est l'isoler au pied du mur et avoir l'assurance que, dans de telles conditions, l'immense majorité des collègues préférera se rendre sur son lieu de travail en traînant les pieds, tout en se donnant l'air de s'opposer.

• insister sur le "droit de retrait" plutôt que sur le droit de grève, c'est renvoyer implicitement chaque collègue, chaque établissement, chaque section syndicale à sa situation particulière, et ainsi noyer la situation générale du corps enseignant. C'est favoriser la dispersion.

• poser au "champion" du droit de retrait, c'est un coup de bluff avantageux dans le poker menteur intersyndical: on apparaît ainsi, à peu de frais, plus "radical" et combatif que les autres, sans à aucun moment engager un réel combat. Si, au pied du mur, rien ne se passe, ce sera de la faute des autres.

C'est une tartufferie à grande échelle. Parmi les collègues abusés, il y a ceux qui aspirent à se battre, et ceux qui cherchent une solution magique et personnelle, si possible gratuite, une issue de secours en concurrence avec le recours aux arrêts-maladie, que le pouvoir veillera aussi à restreindre le plus possible.

Chacun doit mesurer, en son âme et conscience, ce qui importe le plus, de sa santé et de sa vie ou d'1/30è de son salaire: car il n'y a pas d'autre alternative en réalité.

On se demande bien pourquoi, d'ailleurs, face à un danger collectif et massif, chaque collègue devrait décider individuellement de s'exposer à de tels risques, quand il existe des organisations de défense collective des enseignants et un droit collectif, le droit de grève, dont le tarif est bien connu et universel. Un droit qui, lui, protège tous les collègues en bloc au lieu de les isoler.

A l'heure où un nombre toujours plus grand d'organisations syndicales affirment leur rejet catégorique du 11 mai au vu des conditions sanitaires, il faut cesser de raconter des salades aux enseignants.

Le seul levier et la seule protection dont peuvent disposer les nombreux collègues désireux de faire reculer le gouvernement est le droit de grève. La responsabilité des organisations syndicales opposées au 11 mai, c'est de s'unir et, si le gouvernement s'acharne à imposer son plan, de faire usage de cette arme.

La responsabilité

Extraordinaire de bricolage et d'impréparation, le 'protocole sanitaire' pour la réouverture des établissements scolaires n'est pas un véritable protocole:
- dans un protocole, les différents acteurs se voient précisés leurs obligations, leurs engagements et leurs responsabilités (ex: les patrons de Michelin doivent fournir les travailleurs à la chaîne en masques FFP2 et en gel hydro-alcoolique)
- ces responsabilités engagent toutes les parties, et en cas de non-respect, justifient le recours immédiat au "droit de retrait" (qui dans les faits sera néanmoins, le plus souvent, traité comme une grève)

Le protocole dans l'EN ne comporte aucun engagement sanitaire réel ni sérieux de la part de l'Etat:
- la "règle de distanciation physique" de 1m n'est qu'une mesure comptable et abstraite qui dans les faits est très insuffisante (la projection de "gouttelettes" par exemple excède largement cette distance symbolique, nonobstant leur durée de suspension dans l'air). Par ailleurs le savant calcul des services ministériels de 4m2 par élève ("à l'exception des élèves placés contre les murs"!) ne permet pas à cette distanciation d'être effective, et on se demande comment l'Etat parvient à caser 16 personnes dans 50 m2...
- l'Etat "s'engage" à fournir deux masques en tissu chaque jour aux seuls fonctionnaires d'Etat. Il se défausse de sa responsabilité concernant les agents, les élèves, les parents susceptibles d'accompagner leurs enfants. On fait quoi avec l'élève qui déboule en piaillant "J'ai pas mon maaaaaaaaasque" comme il nous informe régulièrement qu'il n'a pas son cahier?
- on doit prendre la température des gamins chaque jour. On fait comment en respectant la "règle de distanciation physique"?
- quant à la désinfection des locaux, c'te blague: le "protocole" explique que n'importe quel produit ménager courant suffit (
"La mise à disposition de lingettes désinfectantes pourrait être de nature à réduire la charge de travail"!!!!). 
C'est un document qui, loin de comporter des engagements de l'Etat, dégage ce dernier de toute responsabilité - mais peut en revanche être invoqué pour "justifier" la mise en cause des agents ou des usagers.

Il est de la responsabilité des organisations syndicales de le dénoncer.

Le fanatisme

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